Laura de Rimini de Carlo Lucarelli
trad. A. Lauterbach
Série Noire / Gallimard - 2003
100 p - 7.5 euros

Hubert Artus

" Laura n'aimait pas les polars. Elle n'en lisait jamais ". Elle va être servie, car celui-là lui apprendra le tempo. Etudiante en littérature, l'été va la plonger dans un road-polar bien allumé. Cinq semaines de folie, sous les feux croisés des Remington et du soleil de Bologne, pour cent pages sévèrement corsées. Avec à ses trousses rien moins que des policiers véreux, l'assistant de sa prof assassinée, et des mafieux russes de la région ! Laura di Rimini est un polar ultra rapide, qui distribue à foison les coups de feu, les obstacles et autres coïncidences. Un livre hyper tonique et ironique, qui alterne les -faux- temps morts et les apparitions. Un pulp-fiction de cent pages bien barrées qui est aussi un défi à l' espace-temps du parfait thriller. Lucarelli y confirme son talent original, car protéiforme. Il est autant à l'aise dans des histoires du passé italien que dans des faits divers d'aujourd'hui. On vérifiera aussi que lorsqu'il parle des bandes mafieuses ou des concurrences entre brigades policières, il connaît le fonctionnement de tout son monde. Jubilation et déjante n'en sont que plus grandes.